Le blog de l'ACDS

Le Laboratoire " Physique du Système Solaire " de l’Observatoire, à Meudon, a bénéficié, pendant de nombreuses années, de la présence parmi nous de Lucien Romani. Ce fut un privilège.
Nous nous retrouvions traditionnellement le Mardi, pour nos réunions appelées de façon indûment restrictive " mardi géologique ". Nous étions avec Lucien Romani, avec André Cailleux son grand ami, avec Marc Deschamps. Il y avait les chercheurs du Laboratoire, les étudiants, les stagiaires et bien souvent d’autres invités.

Régulièrement, tous les mois, je bloquais une demi journée sur mon agenda pour me rendre au laboratoire Eiffel, rue Boileau, dans le 16ème à Paris. Pour rien au monde je n’aurais manqué une de ces causeries dans le bureau de Lucien Romani. Lorsque j’arrivais, il sortait de son bureau quelques feuilles griffonnées et nous nous mettions à parler de l’avancement de nos travaux respectifs.

J’ai connu Lucien Romani dans les années 1980. Nous avons eu de nombreuses discussions ensemble sur la théorie des particules, sur l’origine de l’Univers et la structure des grandeurs physiques, ainsi que sur les conséquences géologiques du passage de la Lune près de la Terre à 2,72 et 10 rayons terrestres, alors qu’elle se trouve maintenant à 60 rayons terrestres.

"La science a rempli ma vie. J’ai appris à lire dans "L’Astronomie Populaire" de Camille Flammarion. Des décennies plus tard, j’ai écrit "La Naissance du Système Solaire". Franc-tireur de la Recherche, j’ai fait quelques études originales... plus ou moins dérangeantes pour certains spécialistes. Bien entendu, ces études n’ont pas été diffusées largement ce qui ne me préoccupe pas outre mesure. Mais je m’aperçois, plus clairement d’année en année, que cette marginalité risque de me priver de successeurs. Ne pas avoir eu de maître offre d’inestimables avantages, ne pas avoir d’élèves constitue une bien fâcheuse contrepartie.

Lucien Romani nous laisse une oeuvre scientifique qui couvre de nombreux aspects de la recherche. Son intuition, ajoutée à l’association du raisonnement associatif et du raisonnement déductif, lui ont permis, avec un rare bonheur, d’ouvrir des voies nouvelles avancées de la science.

A partir d'une idée commune entre Lucien Romani, André Cailleux et Aimé Michel, ce livre devait s'intégrer à l'oeuvre commune, nommée « Trois regards sur la vie » qui devait peser 180 pages et être publiée aux Editions Gallimard.

• Lucien Romani, rédigea sa partie que l'A.C.D.S. vous présente ici, intitulée : « La pensée animale ... et la notre ».
• André Cailleux réalisa « rapidement » la sienne, intitulée « Trois regards sur la vie : Regard d'André Cailleux » que l'A.C.D.S. présenta en 1996 dans le deuxième Numéro Spécial de DIRE.
• Aimé Michel, suite à un « grave accident de santé survenant durablement » ne put réaliser sa partie.

Gilles Dawidowicz